
En quelques mots.
Parmi les premiers bars à s’établir dans le quartier Villeray il y a déjà sept ans, l’EtOH s’est bâtie une clientèle fidèle de biérophiles habitués grâce à ses bières brassées sur place et ses produits d’ici. Avec le COVID-19, le bar a pris un tout autre tournant.
Le prologue
Parmi les premiers bars à s’établir dans le quartier Villeray il y a déjà sept ans, l’EtOH s’est bâtie une clientèle fidèle de biérophiles habitués grâce à ses bières brassées sur place et ses produits d’ici. Leurs plans éventuels d’embouteillage et de distribution ont toutefois été rapidement accélérés lorsque la COVID-19 a forcé le secteur entier à fermer du jour au lendemain.
« Tout ce qu’on brasse ici, le seul endroit qu’on peut l’écouler, c’est ici sur place, donc le fait de nous faire fermer, ça nous coupe tous nos revenus. […] Nous avons dû bouger rapidement. Mais il faut prendre des décisions, et il faut avancer. Le plus rapidement on prend des décisions, mieux on arrive à se positionner rapidement et à passer au travers de la crise. »
François Bélanger
Président d’EtOH
La transition
Regroupée autour de leur équipement, l’équipe d’EtOH s’est mise à lancer des idées et des solutions. Au-delà de trouver de nouveaux moyens de distribuer la bière et prendre soin de leur personnel, les employés sentaient aussi le besoin de faire leur part.
« On s’est beaucoup questionnés sur ce qu’on allait faire, mais aussi sur ce qu’on devait faire d’un point de vue éthique pour participer au contrôle de la propagation du virus. »
En l’espace de quelques jours, les brasseurs se sont procuré les ingrédients nécessaires à la production et à la vente de désinfectant pour les mains. Quelques semaines plus tard, ils possédaient l’équipement nécessaire pour l’embouteillage de bière. Et au sein de tout ce changement, des entreprises et producteurs locaux se sont ralliés à leur cause afin de préparer des repas pour emporter frais, sains et emballés sous-vide pour la communauté.
Le dénouement
Aujourd’hui, EtOH retrouve une vitesse de croisière en explorant de nouveaux marchés en pleine expansion. Bien évidemment, comme l’indique François, ils ne sont pas sortis du bois:
« On se débat comme des diables dans l’eau bénite! Mais comme je dis toujours, les problèmes viennent tout seul. Ça sert à rien de trop les anticiper. C’est possible qu’on ait besoin de brasser plus de bières qu’avant. La capacité du bar n’est plus la limite. C’est maintenant la capacité à faire sortir la bouteille qui l’est. C’est un contexte difficile. C’est frustrant, c’est angoissant, mais on est fiers de ce qu’on a réussi à faire. »
La leçon à retenir
Le volte-face du bar et la souplesse de ses ajustements sont certes impressionnants, mais à nos yeux, l’entreprise se démarque surtout par la confiance dont fait preuve la direction envers ses clients, sa communauté et ses équipes. « Il faut avoir confiance en la réponse du public si on a des choses à offrir, note François, même si c’est juste de la bière ou un sandwich. » C’est la preuve que rester attentif au client à travers l’incertitude s’avère payant et sert toujours de boussole, peu importe que vous soyez brasseur ou programmeur.